Objet de premiers secours pour nettoyer les yeux en cas de projections de produits toxiques ou infection. Son utilisation est attestée dès l'époque romaine. Fabriqués depuis le XVIe siècle, ces petits objets portatifs dont la forme oblongue et la taille sont adaptés au contour de l'oeil, nommés également rince oeil ils sont devenus à partir du XVIIIe siècle indispensables aux personnes désirant effectuer un lavage oculaire pour réhydrater les yeux ou pour enlever une impureté. Les bains d'oeil sont employés en ophtalmologie pour soigner les maux oculaires tels que les conjonctivites, les orgelets et autres irritations. Cet objet complétait souvent un nécessaire de toilette et se trouvait sur les coiffeuses ou bien dans les nécessaires de pharmacie. Peu à peu il a été remplacé par les compte-gouttes mais son usage est encore attesté en médecine. Souvent en verre, coloré ou transparent, parfois aussi en faïence et porcelaine, rarement en bois et aussi en aluminium. Les exemples en argent sont plus rares et plus luxueux. Modèle de forme basse, constitué d'un piédouche en ivoire mouluré surmonté d'une coupe de forme ovale en argent dont le pourtour est sertie d'une bordure en ivoire maintenue par six petits clous. Cette bordure en ivoire permet une adéquation parfaite à l'oeil complètement hermétique. Ce modèle en argent et ivoire est des plus rares, aucun exemplaire de forme similaire n'a pu être localisé ou identifié (voir l'ouvrage de George Sturrock, Eye Baths an illustrated survey, 2012, p. 95: Ivory Eye Baths, p. 176: Silver Eye Baths, p. 191: silver and ivory Paris, c. 1770). Cet objet ne porte aucun poinçon comme les pièces d'orfèvrerie antérieures au XVIIIe siècle, il appartenait très certainement à un membre de la haute société. Luxueux et rarissime exemplaire. Ivoire fissuré sur le pourtour.