Seconde édition de l'un des principaux ouvrages du sinologue français Marcel Granet (1884-1940). Un des 200 exemplaires sur papier Lafuma pur fil, seul grand papier. Il s'agit de sa thèse pour le doctorat ès Lettres soutenue le 24 janvier 1920. Granet s'intéresse ici particulièrement au Che king (le Classique des vers), le plus ancien recueil de poèmes chinois classiques, notamment ceux de sa première partie dénommée Kouo fong. Son but était de retrouver la signification des vieilles chansons chinoises afin d'en extraire des informations sur la religion et les moeurs de la Chine ancienne. Sa magistrale introduction a produit, selon son ami et élève Yang K'un, une révolution dans le monde de la sinologie. En effet, beaucoup d'érudits et de critiques mettaient volontairement de côté certains documents ayant trait à la culture populaire comme sans valeur. Granet démontre, au contraire, qu'ils permettent de mieux appréhender la civilisation et la culture chinoise. À la fin de ses études sur le Japon féodal, Marcel Granet fut envoyé en Chine en mission scientifique par le ministère de l'Instruction publique. C'est ainsi qu'il découvrit ce pays qui sera l'objet de son analyse pour le reste de sa carrière. Ancien élève d'Émile Durkheim, Granet est le premier spécialiste à appliquer les méthodes d'analyse de la sociologie à l'étude de la Chine ancienne. Il fut également le collaborateur de Marcel Mauss, qu'il remplaça en 1940 à l'École Pratique des Hautes Études; étant juif, Mauss avait démissionné pour ne pas mettre en danger l'institution. Granet décéda hélas un mois après. Couverture empoussiérée.