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Ouvrages | SCIENCES / ☼ SCIENCES OCCULTES / Sorcellerie, démonologie Les farfadets, ou tous les démons ne sont pas de l'autre monde
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(Réf. 83509)
2 500 TTC
BERBIGUIER DE TERRE-NEUVE DU THYM, Alexis Vincent Charles
Les farfadets, ou tous les démons ne sont pas de l'autre monde
À Paris, chez l'auteur et P. Gueffier, 1821, in-8, 3 vol., XCIV-362 + 463 + 447 pp., portrait, 7 pl. et 1 pl. répétée (il manque la première pl. du tome I), Demi-basane marbrée moderne, dos anciens appliqués, pièces de titre rouges.
2 500 TTC
Première édition de ces mémoires rares et stupéfiants d'Alexis Vincent Charles Berbiguier, dit de Terre-Neuve du Thym (1764-1851), bourgeois originaire de Carpentras, qui en entreprit passionnément l'écriture en 1818. Celui qui est est aujourd'hui considéré comme l'archétype du fou littéraire s'y confie sur les persécutions dont il est la victime depuis plus de 20 ans. Ses persécuteurs ? Les "ennemis du genre humain" que sont les cruels farfadets, êtres scélérats attachés à la cour infernale, dont ils sont sur terre les représentants. L'ouvrage est d'autant plus rare que l'auteur en aurait détruit de nombreux exemplaires. Berbiguier attribue aux farfadets non seulement tous ses tourments, mais bien plus encore, tous les maux de l'humanité : ils provoquent les guerres, les tempêtes, la sécheresse, ils empoisonnent le lait de la mère, font augmenter le prix des aliments pour inciter le peuple à la révolte, persécutent les animaux domestiques, visitent la couche des femmes, etc. La liste de leur méfaits est longue et l'auteur se félicite, grâce à son ouvrage, de les faire connaître aux hommes. L'écriture de ses mémoires se double ainsi d'un objectif humanitariste, car c'est en dénonçant publiquement le "farfadérisme" que "tous les empereurs, rois, princes, souverains des quatre parties du monde", auxquels ils sont dédiés, pourront mettre un terme à ces persécutions diaboliques. Berbiguier s'érige, ni plus ni moins, en "fléau des farfadets" et se vante de pouvoir fournir les armes grâce auxquelles il les repousse et les combat : lardoires, épingles, soufre, sel, tabac, vinaigres, coeurs de boeuf et thym, plante qu'il affectionne tant qu'il l'a accolée à son nom. Berdiguier fait illustrer son ouvrage de huit "superbes dessins lithographiés", signés Quinart, qui s'ajoutent à son portrait, autour duquel sont représentées ses armes de prédilection - un coeur de boeuf piqué de morceaux de soufre, des plantes aromatiques et des aiguilles - ainsi que son pauvre perroquet Coco, "victime du farfadérisme et ami fidèle". Les planches suivantes, à la fois naïves et cauchemardesques, représentent le persécuté et ses persécuteurs : Berdiguier repoussant la tentation à rejoindre les farfadets, préparant ses remèdes, les disposant sur son lit, toisant le docteur Pinel armé d'un trident, ses ennemis en assemblée présidée par Belzébuth et une salle sombre de l'enfer où se déroule une cérémonie présidée par Belphégor. La première planche du tome I, qui représentait les deux sorcières d'Avignon qui causèrent tous les tourments de l'auteur, manque à notre exemplaire, tandis que la seconde, Rhotomago et sa troupe de farfadets, est répétée deux fois. Le cas de Berdiguier est rapidement connu des médecins de son temps ; en effet, son tourment le conduit devant Philippe Pinel, qui, Berbiguier s'en rend compte plus tard, n'est autre que le représentant de Satan, soit le plus funeste des farfadets. "Bientôt, M. Pinel n'aura plus la faculté de dire qu'il sait guérir la folie, et il ne se permettra plus d'accuser de monomanie ceux qui ont eu assez de talens pour le deviner et l'apprécier à sa juste valeur" (T. III, p. 420). Ainsi en est-il de tous ceux de son entourage qui, tentant de l'amener à la raison, cacheraient des intentions "farfadéennes". Le célèbre psychiatre échoua donc a soulager l'auteur de ses souffrances. Berdiguier reste connu, du point de vue médical, comme le plus célèbre des persécutés et des monomanes hallucinés. Il devient également un prototype du fou en littérature, apparaissant sous la plume de Théophile Gauthier et de Champfleury, puis l'archétype du fou littéraire au XXe siècle, avec sa redécouverte par Queneau et Blavier. Blavier, p. 565 et suiv. Caillet I, n° 973. Dorbon n° 286. Reliures modernes avec applications des fragments des dos d'origine. Bel état intérieur. Rousseurs aux planches.
Librairie Alain Brieux - 48, rue Jacob - 75006 Paris - Tél.: 01 42 60 21 98 - Graphisme: Maud - Réalisation: STUDIO DE LÀ ®