Troisième édition, augmentée, des Recherches sur les ossements fossiles, parues pour la première fois en 1812. Les planches gravées sur cuivre, dont de nombreuses dépliantes, comprennent des figures d'ossements et de fossiles, 3 cartes et des coupes stratigraphiques de géognosie parisienne (dont 1 grande dépliante, 1 carte à simple page aquarellée et 1 très grande carte dépliante aquarellée). Ouvrage fondamental de la paléontologie dans lequel Georges Cuvier (1769-1832) s'est attaché à reproduire les animaux disparus à partir des collections ostéologiques du Muséum. Il ouvre sur le célèbre Discours préliminaire, "Discours sur les évolutions de la surface du globe", titre sous lequel il est publié à part la même année : cette exposition fixe définitivement les idées créationnistes de Cuvier, qui défend la thèse que tous les fossiles ont été créés par les catastrophes du passé; autrement dit, il y aurait eu autant de cataclysmes que d'âges fossiles, chaque espèce disparaissant de la surface de la terre lors de ces bouleversements, dont le dernier coïnciderait avec le Déluge de la Bible. Cuvier est considéré comme le fondateur de la paléontologie et de l'anatomie comparée. Il a été le premier à appliquer la notion d'équilibre à la nature, en l'envisageant comme un immense réseau au sein duquel les espèces dépendaient les unes des autres. Cet esprit brillant, qui rédigea plus de 300 articles scientifiques et publia plusieurs monographies majeures, endossa plusieurs fonctions importantes : celles de professeur au Collège de France et au Muséum, de secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences ou encore d'inspecteur général de l'Instruction publique. Pourtant, sa croyance dans la préexistence des germes ne le disposait pas à admettre l'idée transformiste. À l'inverse, il tira avantage de sa gloire académique pour défendre la théorie créationniste : il s'opposa à Lamarck, qu'il railla jusque dans son éloge funèbre (1832), et à Geoffroy Saint-Hilaire, son ancien ami, avec lequel il entra dans une controverse violente. Provenance : Jules de Vaucelle, avec ex-libris armoriés sur les contreplats. Bon exemplaire. Charnières frottées, rousseurs éparses. Nissen ZBI n° 1011.