Importants rapports des missions diplomatiques entre la France et la Thaïlande, effectuées en 1685 et 1687 à la demande de Louis XIV : troisième édition de la relation du premier voyage et seconde édition du deuxième voyage, par père jésuite d'Agoulême Guy Tachard (1651-1712). Bien complet des 36 planches gravées (l'une, le grand lézard, est très lacunaire) : l'illustration se compose de cartes, de planches d'histoire naturelle, de costumes et de représentation de galères d'apparat siamoises, copiées d'après celles des éditions originales, parues au format in-4 (Paris, Seneuze et Horthemels, 1686 et 1689). La toute première ambassade française en Extrême-Orient, envoyée à la suite d'une visite d'une mission siamoise en France en 1684, avait été confiée à Alexandre de Chaumont : elle comptait dans ses rangs l'abbé travesti François-Timoléon de Choisy. La traversée, à bord du vaisseau l'Oyseau, débuta à Brest, passa par le Cap de Bonne-Espérance et par Java. Les ambassadeurs se trouvèrent auprès du roi du Siam Ramathibodi III dit Naraï le Grand en septembre 1685. Progressivement, Chaumont et Choisy, trop occupés à tenter de convertir Naraï, furent évincés des négociations commerciales au profit de Tachard, soutenu par le ministre grec de Naraï, Phaulkon. L'ambassade quitta finalement le Siam en décembre 1685, accompagnée de trois dignitaires siamois, reçus en grande pompe dans la Galerie des Glaces par Louis XIV le 1er septembre 1686 (la scène est représentée sur le frontispice du Second voyage). Très en faveur à la cour, Tachard se trouva en position de force pour mettre sur pied une seconde ambassade, dirigée cette fois-ci par Simon de la Loubère, et destinée à former une réelle alliance entre la France et le Siam : cette expédition est publiée en 1689 dans le Second voyage. Parmi les nombreuses descriptions et illustrations se trouvent celles des populations hottentotes, des jardins du gouverneur du Cap, de diverses espèces animales - telles que l'éléphant, le rhinocéros, le zèbre, la vache marine, différents types de lézards ou encore le caméléon - ainsi que des plantes : notons une planche représentant le pangolin et son petit et une jolie planche de botanique sur laquelle figurent l'arbre à thé, l'aréquier et ses noix de bétel, ainsi que des racines de ginseng. Ex-libris manuscrits de 1726. Reliures restaurées. La planche du Grand lézard (t.1) est lacunaire de moitié ; lacune angulaire, avec atteinte à l'illustration, à une autre planche ; petites déchirures sans perte sur plusieurs autres. Cordier, Indosinica I, 947 et 953. De Backer/Sommervogel VII, 1802. Graesse VII, 7. Nissen ZBI, 4066. Vongsuravatana Raphaël. Guy Tachard ou la Marine française dans les Indes orientales (1684-1701). In: Histoire, économie et société, 1994, 13ᵉ année, n°2. pp. 249-267.