L'un des meilleurs traités sur les fusées et sur les feux d'artifice de son temps. Il comprend 3 parties : I. La manière de préparer les matières qui entrent dans la composition des feux d'artifice. - II. La méthode de faire & de composer toutes sortes de feux d'artifice. III. Où l'on donne une idée de la conduite des feux de joye. Édition non autorisée, faite sur l'originale de 1706 (Paris, Chez Daniel Jollet), avec les mêmes illustrations. En préface de la véritable seconde édition (Paris, 1747), Frézier fait référence à cette publication : "[Je] n'étois en aucune façon disposé à remettre cet ouvrage sur la presse, lorsque je lus dans la Gazette de Hollande du 3 septembre, que Jean Neaulme, libraire à La Haye, en débitoit une seconde édition faite à mon inçsu, en 1741". Une autre édition avait auparavant été publiée en 1715 (Paris, Giffart). Outre les planches techniques, elle est ornée du frontispice à la date de 1707 figurant un décor éphémère et de 3 vignettes gravées sur cuivre, en tête de chaque partie (dont une vignette répétée deux fois, représentant un spectacle de pyrotechnie sur un bassin). Frézier conçut ce Traité de pyrotechnie dès l'âge de 15 ans, après avoir assisté au feu d'artifice donné à l'occasion de la paix de Ryswick en 1697. Il s'appuya sur une documentation alors encore mince (Hanzelet, Henrion et Siemenowicz) et apporta ses propres contributions ; il anticipa notamment la méthode qui consiste à fixer deux ou plusieurs fusées ensemble, de manière à ce que la première enflamme la suivante, et ainsi de suite, garantissant un long vol enflammé. Frézier fut l'un des premiers auteurs à porter son intérêt vers l'architecture éphémère et les feux d'artifice pour l'agrément, tandis que les ingénieurs pyrotechniciens du siècle précédent s'occupaient avant tout de l'art de jeter des bombes. "Frézier développe un vocabulaire architectural antique et moderne complexe pour proposer de véritables modèles d'arcs de triomphe, d'obélisques et de pyramides transformant l'art des feux artificiels et l'architecture éphémère en un domaine de compétence autonome". Sa publication est un succès, mais la réédition tardive : elle suscite l'arrivée sur le marché d'exemplaires non autorisés et elle fait l'objet d'une importante mise à jour en 1745 par l'ingénieur militaire Jean Charles Perrinet d'Orval, dont l'Essai sur les feux d'artifice connait plusieurs rééditions qui témoignent de l'engouement du public pour cette matière. Ingénieur et voyageur originaire de Chambéry (1642-1773), Amédée François Frezier est bien connu pour sa relation de voyage dans les mers du sud. Il a également publié un ouvrage sur la taille de la pierre et du bois. Son Traité des feux d'artifice est parfois à tort donné à Perrinet d'Orval. Ex-libris J. Laissus. Coiffes, coins et mors usés. Poggendorff (I, 802) pour les éditions autorisées de 1706 et 1747. Quérard III, p. 216. Émilie d'Orgeix, « De la guerre à la fête », in Chroniques de l'éphémère, Paris, INHA (« Les catalogues d'exposition de l'INHA ») , 2010 [En ligne].